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- Les Guerriers du silence

- L'Évangile du Serpent

"Les Guerriers du silence"

Pierre Bordage, 1993

Quatrième de couverture :

Quelque cent mondes composent la Confédération de Naflin, parmi lesquels la somptueuse et raffinée Syracusa. Or, dans l'ombre de la famille régnante, les mystérieux Scaythes d'Hyponéros, venus d'un monde lointain, doués d'inquiétants pouvoirs psychiques, trament un gigantesque complot dont l'instauration d'une dictature sur la Confédération ne constitue qu'une étape.

Qui pourrait donc leur faire obstacle ? Les moines guerriers de l'Ordre Absourate ? Ou faudrait-il compter avec cet obscur employé d'une compagnie de voyages qui noie son ennui dans l'alcool sur la planète Deux-Saisons ? Car sa vie bascule en ce jour où une belle Syracusaine, traquée, passe la porte de son agence...

Rares sont les romans français animés d'un véritable souffle épique. Pierre Bordage, dès son coup d'essai, nous livre avec les Guerriers du silence le premier volet d'un authentique opéra de l'espace.

Mon avis  <;-D

Ce qu'il y a de bien avec un bon gros space-opéra, c'est que l'on plonge immédiatement dans les méandres de la politique interplanétaire avec un sentiment d'aisance proportionnellement équivalent à la qualité des intrigues et des drames qui s'y jouent. Et là, on est servis ! A chaque début de chapitre est présenté un document (discours, légende, extrait d'encyclopédie...) qui donne de l'épaisseur à la suite du récit, en préparant le lecteur à ce qui vient et l'aide à en comprendre toute l'ampleur.

La crédibilité et la complexité des nombreux personnages, les différentes planètes et leur foisonnement de traditions et légendes , les drames (nombreux) à plus ou moins grande échelle captivent le lecteur, avec très peu de temps morts ou presque... Un des seuls inconvénients de ce volume est sa taille, 700 pages pour débuter une trilogie peut en décourager plus d'un... assurément à tort !

Dans Les Guerriers du silence, la machine de guerre des redoutables Scaythes d'Hyponéros s'est mise en branle, éliminant impitoyablement les maigres résidus d'espoir encore sur son passage, dérisoires bastions de la Confédération de Naflin agonisante. Qui sait ce que nous réservent encore Terra Mater et La Citadelle d'Hyponéros, les volumes suivants de cette vaste trilogie...

Extraits :

1- Nul ne sait comment les Scaythes d'Hyponéros parvinrent à prendre une telle importance dans la vie de la planète Bella Syracusa, la Reine des Arts.

Comment ils s'infiltrèrent dans l'entourage de la famille Ang, dynastie régnant sans discontinuer depuis quinze siècles standard.

Comment ils s'emparèrent progressivement des postes clefs de l'administration.

Comment ils finirent par se rendre indispensables en créant les fonctions de détecteurs et de protecteurs de pensées.

Comment, redoutés pour leurs extraordinaires facultés mentales, ils firent peu à peu régner la terreur.

Qui étaient-ils ?

Nul ne connaissait Hyponéros ni même n'avait jamais entendu parler de ce monde lointain, si lointain qu'il n'a peut-être existé que dans les imaginations.

Pourtant, il advint que l'un de ses rejetons, du nom de Pamynx, fut élevé à la dignité suprême de grand connétable, distinction réservée jusqu'alors aux seuls fils des grandes familles syracusaines.

A l'époque, ils furent bien peu à s'en offusquer. Qu'étaient-ils donc devenus, les fiers Syracusains des temps de conquête ? Des troncs creux, des ombres ou encore les jouets de l'illusion ?

Malheur à celui par qui le scandale arrive.

 

2- Sur la planète Deux-Saisons, une rumeur persistante, aussi persistante que la pluie, prétendait que la saison humide touchait à sa fin.

Affalé sur le siège tellement usé et poussiéreux que la lumière de ses tubes se diluait dans le clair-obscur de l'agence, Tixu Oty l'Orangien regardait tomber les gouttes épaisses avec l'expression d'une vache céleste contemplant un antique train de fusées.

Au cours des cinq, peut-être six années standard qu'il avait passées sur Deux-Saisons, Tixu Oty s'était peu à peu transformé en une masse hirsute, inerte, imbibée d'alcool et d'ennui. De son uniforme tire-bouchonné, autrefois vert clair, suintait une odeur écœurante dont l'âcreté n'était sans rappeler celle des gigantesques lézards des fleuves de la saison des pluies.

Effrayés par son regard torve, les rarissimes clients qui avaient eu l'étrange idée de pousser la porte défoncée de l'agence n'y demeuraient que le temps de bredouiller un bref mot d'excuse. Quelle idée devaient-ils se faire, ces infortunés voyageurs, de la CILT, la compagnie de transferts la plus importante de l'univers connu et inconnu ! (...)

Quelque part dans son marécage d'indifférence, Tixu savait que, tôt ou tard, un inspecteur-robot mandaté par le collège décisionnel, viendrait lui rendre visite. Il serait alors tenu de rendre des comptes. (...) Au strict minimum et avec beaucoup de chance, il serait purement et simplement viré comme le malpropre qu'il était devenu. Hypothèse optimiste qui n'était, hélas, que le reflet d'un désir inconscient. (...) 

Cependant, par un admirable effort de non-volonté, Tixu était parvenu à chasser tout ce petit monde de ses non-pensées. (...) Dorénavant, seul lui importait l'instant où retentissait sur le canal interne la voix synthétique de l'hôtesse annonçant l'heure standard de fermeture de toutes les agences de la zone 1098-A des Marches.

"L'Évangile du Serpent"

Quatrième de couverture :

Jeune indien d'Amazonie élevé en Lozère, Vaï Ka'i incarne la sagesse du serpent double, symbole chamanique de l'ADN. Il prône l'abandon des possessions, le respect de la Terre et accomplit des miracles. Quatre évangélistes, Mathias, tueur à gages, Marc, journaliste désabusé, Lucie, strip-teaseuse sur le Net, et Yann, premier disciple, racontent celui que la presse surnomme bientôt le Christ de l'Aubrac...

« Et vous, César, Napoléon, Adolphe, Joseph, Bill, vous les soldats, les conquérants de l'inutile, qu'avez-vous fait du jardin des hommes ? Des chemins de folie qui retournent à Rome, des arcs de triomphe, des monuments aux morts, des chaînes, des barbelés, des miradors, déluge, déluge, déluge... ».

Grand roman contemporain humaniste, aventure littéraire inoubliable, L'Évangile du serpent transpose le Nouveau Testament dans notre présent.

Né en 1955 en Vendée, Pierre Bordage publie en 1993 Les Guerriers du silence, récompensé par le Grand Prix de l'Imaginaire. Il est lauréat du Prix Tour Eiffel 1997 pour Wang et du Prix Paul Féval de littérature populaire 1999 pour Les Fables de l'Humpur. Conteur hors pair, écrivain visionnaire formé par les mythologies, il est l'un des grands romanciers français d'aujourd'hui.

L'avis de F.  :-x

Avouons le tout de suite, ce n’est pas de la science–fiction. Pourquoi en parler alors ? Parce que le nom seul de Bordage, auteur de l’excellent Les Guerriers du silence, m’a donné envie de lire ce livre, malgré la 4^e de couverture peu alléchante. Bien sûr Bordage est très bon pour raconter des histoires et son style est agréable à lire, mais c’est loin d’être suffisant pour faire un bon roman. D’ailleurs, il ne faut pas lire ce livre : l’intrigue est inintéressante et on ne parvient jamais à s’intéresser au sort des personnages, seules quelques (maigres) réflexions sur la religion et la société sauvent le tout. A moins d’être passionné par le thème de la religion, passez votre chemin et relisez plutôt Les Guerriers du silence.

Liens concernant Pierre Bordage et son oeuvre :

- http://www.noosfere.com/heberg/bordage/ Le site de l'auteur - en français -

- http://www.imaginautes.com/slashmag/dossiers/bordage_pierre.htm Un dossier sur Bordage en général et sur les Guerriers du silence en particulier - en français -

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