Guy Gavriel Kay

 

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- Les lions d'Al-Rassan

- La chanson d'Arbonne

- La Tapisserie de Fionavar

SFantasy, littérature de science-fiction et de fantasy : résumés, avis de lecture, genres, grands auteurs...

"Les lions d'Al-Rassan"

Guy Gavriel Kay : les lions d'Al-Rassan

Quatrième de couverture :

Ce fut juste après midi, peu avant le troisième appel à la prière, qu'Ammar ibn Khairan franchit la poterne des Cloches et pénétra dans le palais de l'Al-Fontina, à Silvènes, pour s'en aller assassiner le dernier khalife d'Al-Rassan.

Résumé :

En Al-Rassan, anciennement appelée Espéragne mais conquise depuis par les féroces Muwardis venus du désert et adorateurs des étoiles d'Ashar, les cités autrefois resplendissantes comme Cartada ou la célèbre Silvène ne sont plus que l'ombre d'elles-mêmes depuis l'assassinat du dernier khalife. Les roitelets qui succèdent maintenant aux lions vont devoir se préparer à subir l'affrontement imminent avec les trois royaumes situés plus au nord, Le Ruende, le Vallédo et la Jalogne, pourvu que les fils et le frère du défunt roi Sancho le Gros d'Espéragne qui les dirigent parviennent à surmonter leurs dissensions perpétuelles. 

Près d'un an en amont de ces évènement historiques, Jehane bet Ishak, fille d'un célèbre médecin et médecin elle-même de foi Kindath, religion persécutée depuis des siècles qui adore les deux lunes sœurs, est à cent lieux de se douter qu'elle se trouvera exactement dans l'œil du cyclone lors des hostilités, qu'elle rencontrera le même jour le célèbre Capitaine Rodrigo Belmonte du Vallédo dévoué à Jad, adorateur du soleil, ainsi que son jumeau spirituel inattendu en la personne d'Ammar ibn Khairan d'Aljais, l'assassin du dernier khalife d'Al-Rassan vingt ans auparavant, et de religion Asharite, adorateur des étoiles d'Ashar.

Carte du royaume d'Al-Rassan

Mon avis  <;-D

Rebondissements perpétuels, écriture filante comme l'eau torturée d'une rivière aux multiples courses, Les lions d'Al-Rassan ne cesse de surprendre. Par ses personnages tout d'abord, extrêmement attachants et magnifiquement exploités du premier au dernier, flamboyants et majestueux dans l'accomplissement de leurs plans, ceux-ci étant d'ailleurs assez imprévisibles de par la complexité des esprits tortueux qui les ont forgés.

Par ses cités ensuite, dont le pouls bat au rythme des évènements plus ou moins dramatiques qui s'y déroulent, qui frémissent aux rumeurs battant la campagne et tremblent à celles venant des palais même des gouverneurs et rois présents entre les murs de ces villes.

Envoûte enfin par un éclairage différent de la situation suivant les évènements en cours et les personnages présents, ce qui ne fait qu'accentuer la sensation de réalité et l'implication du lecteur dans chacun des mouvements successifs joués sur ce grand échiquier qu'est l'Al-Rassan, avec ses pièces maîtresses susceptibles de tout faire basculer...

A noter une absence quasi parfaite de tout ce qui fait le folklore de la fantasy, avec ses pouvoirs spéciaux et ses créatures imaginaires, au profit d'un hyper réalisme qui s'inspire de l'histoire réelle de l'Espagne actuelle. Et puisque l'on classe la science-fiction hyper-réaliste dans la hard-science, j'appliquerai volontiers le terme de "hard-fantasy" aux Lions d'Al-Rassan ;-)

Extraits : 

1- Par la suite, rétrospectivement, Jehane se rendit compte avec acuité que le plus petit geste, en cet instant, aurait pu tout changer. Elle aurait si aisément pu dire à ce Cartadène raffiné et beau parleur qu'elle irait visiter ibn Mussa plus tard dans la journée. Et dans ce cas - impossible d'échapper à cette pensée - elle aurait connu une existence très différente.

Meilleure, pire ? Nul ne pouvait répondre à cette question. Les vents soufflaient l'orage, oui, mais parfois ils balayaient aussi les nuages bas qui obscurcissaient le ciel, et sur une hauteur on pouvait alors jouir du spectacle splendide des levers ou des couchers de soleil, ou encore de ces nuits claires et coupantes, lumineuses, où lune bleue et lune blanche semblaient traverser telles des reines un ciel semé d'étoiles aux configurations étincelantes. (...)

L'inconnu était Ammar ibn Khairan d'Aljais. Le poète, le diplomate, le soldat. L'homme qui avait assassiné le dernier khalife d'Al-Rassan. Elle apprit son nom lorsqu'ils arrivèrent chez son patient. Ce fut le premier grand choc de la journée. Mais non le dernier. Elle ne put jamais décidé si elle l'aurait suivi en connaissant son identité.

Une existence différente, si elle ne l'avait pas suivi. Moins de vent, moins de pluie. Et peut-être aucune de ces visions offertes à ceux qui se tiennent sur les hauteurs du monde, dans les bourrasques.

 

 

2- Cent trente neuf citoyens de Fézana se rassemblèrent dans l'aile neuve du château cet après-midi là. Ce qui s'ensuivi fut connu à travers tout l'Al-Rassan comme le jour de la Douve. Voici ce qui arriva.

La nouvelle addition au château de Fézana était d'une conception particulière, fort inhabituelle. (...)

Le trop fameux Ammar ibn Khairan, qui traversait ces salles en compagnie des invités, était aussi bien trop poli pour mentionner explicitement la raison d'une présence militaire renouvelée à Fézana, mais personne dans l'assemblée des dignitaires de la ville ne pouvait se méprendre sur la signification d'installations aussi vastes. (...) Ce qu'ils voyaient était de toute évidence destiné à intimider.

En réalité, c'était un peu plus que cela.

La nature curieuse du concept de cette nouvelle aile devint plus apparente quand - troupeau d'hommes prospères vêtus de magnifiques atours - ils traversèrent le réfectoire pour se rendre à l'orée d'un long corridor. Ce tunnel étroit, leur expliqua ibn Khairan, était conçu dans des buts défensifs et menait à une cour où les wadjis effectueraient la consécration et où le prince Almalik, héritier de l'ambitieux royaume de Cartada, attendait de les recevoir.

Les membres de l'aristocratie et les plus prospères marchants de Fézana pénétrèrent un à un dans ce corridor obscur, escortés tout du long par des guerriers muwardis. En s'approchant de son extrémité, chacun put à son tour distinguer un éblouissant éclat de soleil. Chacun d'eux fit une pause, les yeux plissés, presque aveuglé au seuil de la lumière, tandis qu'un héraut annonçait leur nom d'une voix à la gratifiante sonorité.

Et alors qu'ils avançaient en clignant des yeux dans la lumière aveuglante pour offrir hommage à la silhouette vêtue de blanc, à peine discernable, qui siégeait sur un coussin au milieu de la cour, chacun des invités fut décapité, d'un unique coup de cimeterre, par l'un des Muwardis qui se tenait de chaque côté de l'arche du tunnel. (...)

Un par un, pendant tout cet après-midi d'été sans nuage, à la chaleur accablante, les membres de l'élite de Fézana longèrent le tunnel sombre et frais puis, éblouis par leur retour au soleil, suivirent la proclamation sonore de leur nom par le héraut jusque dans la cour blanche où ils furent abattus. On avait choisi les Muwardis avec soin. Il n'y eut pas un raté. Personne ne laissa échapper un cri. (...)

Il se trouvait que le prince, dont les relations avec son père n'étaient pas tout à fait cordiales, n'avait pas été informé de cet aspect essentiel de son agenda de l'après-midi, planifié de longue date. Le prince avait d'ailleurs demandé où étaient les wadjis. Nul n'avait pu lui répondre. Après l'arrivée du premier invité, sa décapitation subséquente et l'atterrissage de la tête tranchée à quelque distance du corps qui s'affaissait, le prince ne posa plus de questions. (...)

Après le passage dans le tunnel du dernier des invités, Ammar ibn Khairan, l'homme qui avait assassiné le dernier khalife d'Al-Rassan, s'engagea seul dans ce corridor pour se rendre dans la cour. Le soleil se trouvait à l'occident à ce moment, la lumière vers laquelle il marchait longuement à travers la fraîche obscurité était douce, accueillante, presque digne d'un poème.

 

 

3-     Que seule la peine parle ce soir.

Que la peine nomme les lunes.

Que la pâle lumière bleue soit Perte

Et que la blanche soit Mémoire.

Que les nuée assombrissent l'éclat

Des hautes et saintes étoiles,

Tel un funèbre suaire entourant la rivière

Où il avait coutume de se désaltérer.

Là de moins nobles bêtes à présent se rassemblent

Puisque le Lion jamais n'y reviendra...

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"La chanson d'Arbonne"

Guy Gavriel Kay : la chanson d'Arbonne

Quatrième de couverture :

Au pays d'Arbonne le soleil mûrit les vignes et fait éclore les chansons des troubadours qui célèbrent l'amour courtois.

Au Gorhaut, terre austère du Nord où l'on adore le dieu mâle Corannos, règne le brutal Adémar, sous l'influence du primat fanatique du clergé.

« Jusqu'à ce que meure le soleil et que tombent les lunes, l'Arbonne et le Gorhaut ne vivront pas en harmonie côte à côte. »

Gouvernée par une femme, minée par la rivalité de ses deux seigneurs les plus puissants, l'Arbonne n'est-elle pas une proie tentante pour une guerre de conquête et de croisade du Gorhaut, d'autant – ignominie ! – qu'on y vénère une déesse ?

Mais c'est en Arbonne que Blaise du Gorhaut s'est engagé comme mercenaire au service d'un baronnet, après avoir fui son pays et son père.

Qui est-il, ce Blaise du Nord, et quel destin l'attend qu'il ignore lui-même ? Seule le sait peut-être Béatrice, la grande prêtresse de Rian au hibou sur l'épaule.

La chanson d'Arbonne est une fantasy magistrale et envoûtante dans un monde parallèle à la Provence médiévale.

« Aussi passionnant qu'un frileur et tendre qu'une chanson d'amour, avec une toile de fond aussi brillante, authentique et colorée que la tapisserie de la Dame à la licorne. » - Michael de Larrabeiti


L'avis de F.  :-))

Après avoir lu la Tapisserie de Fionnavar, qui m’avait beaucoup déçu, je dois avouer que j’ai entamé La chanson d’Arbonne avec la crainte de subir une nouvelle déception : quelle erreur ! Il s’agit d’un excellent livre de fantasy.

Bien qu’il n’y ait quasiment pas de magie et encore moins de créatures fabuleuses, l’univers d’Arbonne, inspiré de la Provence médiévale, est très dépaysant et empreint d’une grande poésie. La présence des troubadours ainsi que de l’amour courtois du moyen-âge donne à ce roman un charme rarement vu auparavant. La preuve est donc faite qu’il n’est pas besoin de mettre en scène des duels de magiciens surpuissants ou des dragons millénaires pour faire un bon roman de fantasy.

Certes, l’intrigue est assez lente et les fanatiques de batailles sanglantes risquent de rester un peu sur leur faim. Mais tous les autres devraient y trouver leur compte et être séduits par la beauté de cette chanson. Décidément, moins Kay dévide de copier Tolkien, meilleurs sont ses romans.

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"La Tapisserie de Fionavar"

- Par F. -

Résumé :

1- L'arbre de l'été

2- Le feu vagabond

3- La voie obscure

Un groupe d’étudiants moyens d’une université américaine est un jour contacté par un puissant magicien venant d’un autre monde. Il vient leur demander leur aide car eux seuls peuvent sauver le monde de Fionavar (rien que ça ?). Hop, après une téléportation, ils se retrouvent dans un monde de fantasy très classique avec un grand méchant horrible à souhait qui fait des siennes. Ils auront droit à quelques quêtes classiques (aller chercher un puissant artefact etc...) avant d’aller chez le méchant pour lui raconter leur vision des choses.

L'avis de F.  :-))

Dire que Kay a travaillé avec Tolkien…

On oscille sans cesse entre le ridicule risible et le pitoyable consternant. Les armées des ténèbres sont trop fortes ? Allons vite chercher le roi Arthur sur terre pour qu’il vienne leur buter le train. Comment faire pour apaiser les divinités ? Attachons un type à l’arbre sacré et attendons que ça passe. Bref, c’est un mélange bâtard des clichés les plus usés de la fantasy, avec quelques recettes éhontées (aller prendre les héros dans le monde "réel" avant de les envoyer dans le monde de la fantasy). C’est vraiment le mélange fantasy/monde réel qui fait que l’histoire n’est absolument pas crédible.

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Liens concernant Guy Gavriel Kay et son oeuvre :

http://www.brightweavings.com/ Le site autorisé et soutenu par l'auteur - en anglais -

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