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Sanglornis Prima :
"Les Chasseurs" Didier Quesne, janvier 2002
Quatrième de couverture : Laure est une étudiante en biologie qui s'inquiète des manipulations génétiques qui sont entreprises dans le laboratoire où elle fait sa thèse. Une nouvelle espèce animale hybride est en train de prendre vie et se transforme bientôt en fauve dont l'intelligence égale la soif de sang. Et lorsque les spécimens s'échappent du laboratoire, la chasse commence. Mais qui est le gibier ? Et qui sont les chasseurs ? Professeur de géologie à l'université de Dijon, Didier Quesne cultive de nombreuses passions qui vont des randonnées en forêt et en montagne à la pratique du kendo (sabre en bois japonais). Il s'est tourné vers l'écriture, le jour où ses enfants sont devenus grands et n'ont plus eu besoin des histoires qu'il leur racontait à l'heure de la soupe. Didier Quesne est l'auteur de Étrangère (Nestiveqnen Éditions).
Mon avis :-)) Tout d'abord, j'aimerais dire que je trouve l'illustration de couverture magnifique, Didier Graffet (illustrateur de jeux de rôles et de jeux de cartes un peu spéciales) ayant une fois de plus fait des merveilles... Bon, je ne sais pas si on peut s'en rendre compte sur le site, mais la précision des détails me laissent pantoise, tout est en nuances. Enfin bref, passons. A priori, le premier tome de la future tétralogie des Sanglornis Prima reflète une histoire classique avec de monstrueuses bestioles qui se retournent contre leurs créateurs, un peu comme dans Jurassic Park, sauf que cette fois-ci les animaux n'ont jamais existé à quelque période de l'histoire que ce soit. Et c'est là que réside tout le problème pour nos héros. Un petit avant-goût de ce qui vous attend... En effet, suite à une expérience visant à créer une nouvelle espèce de sanglier possédant un poil incomparablement doux utilisable dans l'industrie de la fourrure, les scientifiques d'un laboratoire de recherche se retrouvent bien dépourvus lorsque les animaux se mettent à présenter des caractéristiques aussi indésirables qu'imprévues. Créés génétiquement à partir d'embryons de sangliers sauvages où l'on a incorporé un gène constitutif du poil d'ornithorynque (apparemment, les ornithorynque auraient une protéine de kérato-élastine très intéressante au niveau de la souplesse et de l'isolement !), ces OGM (eh oui, ce sont aussi des Organismes Génétiquement Modifiés...), en plus de posséder un poil fabuleux, se révèlent être extrêmement agressifs, dotés de pupilles rouges sang, d'une rapidité étonnante et surtout de capacités télépathiques... Lorsque les animaux clonés s'échappent suite à une vengeance personnelle, seule Laure, l'apprentie éthologue en cours de thèse, parviens à survivre au massacre de toutes les personnes qui sont employées au Centre de Recherche grâce à sa bonne connaissance et à son étude du comportement de ces fantastiques machines à tuer. Chargé de l'affaire, l'inspecteur de police Caurvelle va bientôt comprendre avec l'aide de la rescapée Laure combien il est difficile de chasser des animaux diablement intelligents et télépathes qui vous "entendent" penser, et ce avant d'avoir esquissé la moindre idée sous votre crâne meurtri par leur cri perçant... Une intrigue plutôt classique mais diablement prenante. Il est vrai que l'écriture paraît dans les premières pages comme un peu simpliste et épurée. Mais on se rend vite compte que c'est un choix délibéré pour rendre les personnages plus crédibles, plus humains, les actions plus rapides et prenantes, plus "réelles". Et ça marche ! Le roman se boit comme du petit lait et on en redemande. Par contre, il y a cependant quelques faiblesses au niveau scientifique. C'est de la SF évidemment, mais il n'empêche que l'histoire d'un gène (de protéine de poil d'ornithorynque ou autre, peu importe) incorporé à l'aide d'un promoteur dans le génome d'une autre espèce (le sanglier ici) et qui entraîne l'apparition de créatures télépathes et sanguinaires avec un taux de réussite dépassant toutes les espérances, c'est y aller un peu fort ! Même en admettant une suite incroyable de mutations dans un même individu, c'est assez osé. Mais bon, en même temps, c'est de la SF ;-) La deuxième chose qui me pose problème c'est la décision prise par Brouchet, le chercheur chef de projet, de cloner le premier animal obtenu sans avoir compris ce qui s'était passé lors de l'insertion de ce gène. Si l'on admet qu'il s'agit d'un personnage sombrant dans la folie et obnubilé par les impératifs de l'industrie comme il est dit dans la suite du roman, cela aide à digérer cette anicroche, après tout peu importante pour ce que veut nous faire vivre la suite de l'intrigue. Passées ces considérations scientifiques présentes uniquement au début et qui sont prétexte aux aventures qui vont suivre, les Chasseurs est un roman vraiment bien mené, limite film d'horreur hyperréaliste. Il y a en effet beaucoup de similitudes avec un film dans la manière d'amener les personnages, les situations, les poursuites, les combats etc... Ce qui rajoute un surplus d'intérêt à l'angoisse omniprésente, c'est que l'action se déroule dans sa totalité en France, dans les campagnes et les petites villes, ce qui rend le tout d'autant plus oppressant. Comme je l'ai dit plus haut, l'intrigue est classique (la créature hors de contrôle se retournant contre son créateur) mais les personnages sont attachants (et risquent leur peau à chaque instant, limite jeu de massacre !) Il y a également pas mal de séquences plutôt gore, à déconseiller aux âmes sensibles... Les étapes du scénario sont bien menées et les perspectives d'avenir de la société réduites à néant par une poignée de prédateurs sont réellement effrayantes, laissant présager un monde à la Mad Max, sans foi ni loi... De plus, le refus des autorités de prendre au sérieux cette nouvelle menace rappelle étrangement certains scandales, ce qui rend Les Chasseurs d'autant plus crédible en extrapolant un peu sur le futur. Tout cet ensemble de bons points donne une irrépressible envie de connaître la suite de cette descente aux enfers. On en décolle pas facilement :-)
Extraits :
Liens concernant Didier Quesne et son oeuvre : - http://membres.lycos.fr/nesti/nesti/romans/sanglornis_prima_1.htm La présentation du roman et de l'auteur sur le site des éditions Nestiveqnen - en français -
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