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La Chronique Insulaire : - La Clef des Mondes "L'Échiquier d'Einär" Claire Panier-Alix, septembre 2002 Quatrième de couverture : L'immense armée du sorcier Guiderod progresse sur l'île de Modar'Lach, rasant et exterminant tout sur son passage. Rien ni personne ne semble pouvoir l'empêcher d'atteindre les terres sacrées d'Hyriance. Face aux pertes considérables subies par les derniers protecteurs du vieux monde elfique, les chevaliers se tournent vers les anciennes légendes et font appel aux Grands Dragons, endormis au pied de l'arbre Péridixion. Et les prières semblent atteindre leur but, puisque l'on voit l'arbre frémir... Alors le Dieu Einär, rêveur d'univers, pense un instant que sa partie d'échec est peut-être en train de lui échapper... Claire panier-Alix est passionnée par les mythes et légendes et par la fantasy. Elle est également fan de Tolkien, Bradley, Howard, Herbert et Snorri Sturluson. Elle nous offre avec L'Échiquier d'Einär un roman grandiose et sans limite, ce qui la place indiscutablement au sein de cette nouvelle génération d'auteurs français de fantasy talentueux et ambitieux. Mon avis :-) L'Échiquier d'Einär est le premier volume d'un nouveau cycle de fantasy à la française. A l'instar du Secret de Ji de Pierre Grimbert, c'est un univers entier, avec ses codes, ses légendes, ses dieux, ses personnages héroïques et ses animaux fabuleux qui débute ici. La géographie est fouillée, les plans spatiaux-temporels se mélangent dans l'esprit des Dieux rêveurs de mondes, et les destinées des simples mortels semblent tracées depuis longtemps dans l'esprit de ces Dieux las d'une immortalité qui leur pèse. L'entrée des personnages dans le roman se fait de façon suffisamment fluide pour que l'on ne s'égare pas dans la foule de noms et de légendes qui finissent par caractériser cet univers, comme dans le cycle du Trône de Fer de G.R.R Martin par exemple. Mais contrairement à ce dernier, le scènes sanglantes de bataille sont souvent éludées, les combats sont souvent écourtés et ne constituent pas un reflet crû de la réalité comme on le trouve chez Martin, ce qui est dommage à mon sens, puisque cela ajoute une dimension dramatique aux évènements, qui n'est pas souvent présente ici malgré les conséquences parfois terribles de certains affrontements. On peut trouver quelques de références à Tolkien (l'iris des humains-Ailés devient reptilien comme l'œil unique de Sauron, le trésor du dragon Bromatofiel qui fait penser à celui de Smaug dans Bilbo le Hobbit) mais surtout, Claire Panier-Alix prend le parti d'utiliser un ton de narration emprunté à Tolkien pour son Seigneur des Anneaux. Autant préciser que ceux qui n'apprécient pas le style de Tolkien ne trouveront pas beaucoup d'attrait dans ce nouveau cycle, qui offre la possibilité d'innombrables quêtes dans cet univers tout neuf. Vous l'aurez compris, il y a donc beaucoup de descriptions alambiquées qui tendent parfois à alourdir le récit plus que nécessaire, mais les "sauts" temporels sur la trame de l'échiquier effectués à chaque chapitre donnent un dynamisme bienvenu à des séquences parfois un peu longues. Je reprocherais aussi le rôle des femmes dans ce premier roman, qui, à part la déesse Belthem et la sorcière Fine, sont pratiquement absentes (ou endormies !), rappelant aussi par là l'œuvre de Tolkien. L'omniprésence des dragons (fort bien mis en scène et exploités) emprunte incontestablement quelques données sur ces fantastiques animaux à Anne McCaffrey, et offre une occasion de voir évoluer ces chimères dans un nouvel univers, celui de la Chronique Insulaire. On retrouve même l'équivalent de la relation de Vif qui relie Fitz à son loup (voir la Citadelle des Ombres de Robin Hobb) dans l'harmonie parfaite entre les Ailés et leurs Dragons, qui ne forment qu'un en esprit, et qui nous aide à mieux comprendre ces formidables créatures. Le concept de la "Plaine du dragon" me semble cependant assez difficile à appréhender pour quelqu'un de novice en fantasy. Mais au contraire de Fitz, qui est le héros central de tout le cycle de Hobb, ici il s'agit d'un ensemble de personnages que l'on suit à travers de nombreuses péripéties. L'ensemble forme vraiment une sorte d'échiquier, ou plutôt une file de dominos, dont l'évènement déclencheur est la brouille entre deux divinités, Einär et Belthem, source de tout ce qui arrivera aux simples mortels, jouets de leur volonté et surtout instruments leur permettant d'échapper à leur lassitude éternelle. C'est un roman assez long (460 pages) et je ne peux objectivement pas donner un aperçu de l'immense intrigue qui s'y déroule, elle fourmille de détails incluant demi-dieux, cités endormies, guerres entre royaumes, confréries de mages, personnages puissants et diaboliques, amours impossibles, elfes, nains, grottes et vols à dos de dragon... Tout ce qui fait la fantasy pure et dure, en somme ! A conseiller à ceux qui veulent ajouter un nouvel univers de fantasy à leur imagination, pleine de quêtes honorables, de fourbes trahisons et de fantastiques dragons. Extraits :
Liens concernant Claire Panier-Alix et son oeuvre : - http://membres.lycos.fr/nesti/nesti/romans/interviews/claire1.htm Une interview de l'auteur sur le site des éditions Nestiveqnen - en français -
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